D'UNE VILLA GALLO-ROMAINE AU CHÂTEAU RENAISSANCE
La première évocation du château apparaît dans les archives en 1159 sous le nom de Villa Santi Desiderii - Villa de Saint-Didier.
C'est autour de l'an 1500 que la demeure seigneuriale, érigée sur les fondations d'une villa gallo-romaine, commence à se développer sous l'impulsion des Marquis de Thézan-Venasque qui investissent les lieux, les transforment et agrandissent l'habitat d'origine qui est devenu peu à peu un castrum, puis une place forte.
Résidence principale de cette illustre famille dès le XVIe siècle, le château qui se déploie en bordure du village de Saint-Didier adopte l'allure d'une belle demeure de la Renaissance.

 

VERS UN PALAIS CLASSIQUE
Au XVIIe siècle, Louis de Thézan, élu de la noblesse contadine en 1660, et son fils Paul-Aldonce-François, se sont particulièrement impliqués dans de grands travaux de modernisation, amplifiant le prestige de l'ancienne demeure de la Renaissance.
L’édifice est considérablement agrandi par la construction d'un "palais" érigé sur les vestiges des anciens remparts.
Le projet adopte alors l'apparence d'un bâtiment flanqué de deux ailes en retour, reliées par une vaste terrasse, typique des constructions classiques du XVIIe siècle.
Plusieurs pièces d'apparat sont aménagées dans ces ailes et décorées avec faste.

 

LE CHATEAU SE DOTE D'UN PARC
Une autre transformation, fondamentale dans l'histoire du château, est le changement de l'axe d'entrée opéré à cette époque. L'entrée principale, préalablement au Sud en direction du village voisin du Beaucet, est désormais orientée vers la tour fortifiée de Saint-Didier.
Ce changement va de pair avec l'aménagement au midi d'un véritable jardin clos.
De par sa structure, son organisation et sa disposition régulière, caractéristiques d'un jardin à la française, son dessin est attribué à André Le Nôtre qui officiait alors dans la région.

 

LA VENTE DU DOMAINE AU XIXe SIÈCLE
En 1809, l'ensemble des biens est vendu aux enchères à la suite du décès de la dernière Marquise de Thézan, disparue sans descendance.
Sa nièce, Olympe de la Baume-Suze acquiert le domaine.
Elle le revendra dès 1814 à Louis, Marquis Pelletier de Gigondas de La Garde pour la somme de 96.000 Francs.
Cette famille du Comtat Venaissin – à l’origine Pelletier de Gigondas – est reconnue à cette époque, notamment en raison du poste prestigieux occupé par son frère aîné, Auguste-Marie comte de La Garde, qui est le chambellan de l’empereur Alexandre de Russie. Le château semble à cette époque avoir été particulièrement bien entretenu, accueillant de fréquentes réceptions :
« Le château actuel, remarquable par sa belle position, ses belles eaux, ses jardins et ses galeries, appartient à M. de Lagarde, frère du brave général de ce nom. » (J. Courtet – 1857).
« C’était un agrément de visiter les grandes salles si bien tapissées, de nous promener dans le parc si beau, avec ses grands marronniers et ses petites fleurettes. Alors c’était M. le Marquis de La Garde qui était le propriétaire, gentilhomme d’autrefois, vénérable et plein de bonté, qui nous faisait l’accueil le plus agréable. » (Payan)
À la mort du marquis en 1849, son fils Henri lui succède et poursuit les embellissements. On lui doit la transformation de la façade méridionale dans un style néo-médieval à la mode, lui conférant un charme romantique. C'est à cette époque qu'on donna au jardin à la française des allures de parc à l'anglaise et qu'on le dota d'une très belle Orangerie.
Ruiné par un train de vie dispendieux, il se voit contraint de vendre le château le 22 août 1862.

 

DU CENTRE THERMAL...
C'est Adolphe Masson, médecin à Carpentras, qui l'achète pour y établir un centre d'hydrothérapie. De nombreuses chambres et salles de soins sont créées et les salles remarquables sont ornées de nouveaux décors.
A sa mort, son gendre, le Dr Masquin, lui succède à la tête de l'établissement. Il ne manque pas d'ajouter aux mérites médicaux de la maison de santé le plaisir des loisirs mondains. Les "bains" sont modernisés pour le plus grand plaisir des curistes, attirant une clientèle de plus en plus fortunée.
... JUSQU'À L'ABANDON
Tout au long du XXe siècle, le centre d'hydrothérapie poursuit son activité. Sa réputation ne se dément pas. Progressivement transformé en clinique de repos et de soins des maladies nerveuses, il ferme ses portes à la fin des années 1980 et est transféré dans un bâtiment plus contemporain, toujours en activité à Saint-Didier.
Peu à peu, le château et son jardin se dégradent.
Ayant subi les outrages du temps et les actes de vandalisme, la propriété était dans un état réellement critique lorsque nous l'avons achetée en avril 2019.
LE SAUVETAGE

  

Une campagne de plusieurs années se lance alors avec pour objectif de remettre le Domaine à flots et l'ouvrir au public.
Pari réussi : le Château accueille désormais des milliers de visiteurs, qui deviennent ses meilleurs ambassadeurs ! 

 

Le Château est désormais habité à l'année, et nous sommes en mesure d'ouvrir une partie des pièces historiques, que nous avons vidées, nettoyées et meublées avec soin pour le plaisir des visiteurs.